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Patrimoine en danger

Restauration problématique au monastère de Japca

 

 

Ce monastère représente à lui seul la lutte identitaire à laquelle toute la Moldavie est confrontée. Située à la frontière entre la République de Moldavie et la Transnistrie, à une distance de 10 km de Camenca sur le fleuve Nistru, c'est le seul monastère de la Bessarabie à ne pas avoir été fermé et investi par les autorités soviétiques.

La première mention ayant été faite de ce monastère date du 25 mai 1693, mais les sources restent imprécises. Son histoire est passionnante, traversant les âges, les guerres et les invasions...

Par son conservatisme inébranlable, les visiteurs étrangers sont accueillis avec suspicion et froideur.

 

 

Cet élément patrimonial d'importance national est aujourd'hui menacé par une restauration de piètre qualité. La protection et la valorisation du site doivent faire l'étude d'un projet de restauration conforme aux normes et procédés, afin de respecter la charte de la protection des monuments historiques. Dans ce cas présent, il n'en est rien. La restauration a été des plus calamiteuses, représentant un danger réel pour la survie du bâtiment.

Béton, carrelage, portes-fenêtres en PVC... Le monastère a perdu son identité au profit des matériaux bon-marché qui ne respectent pas le caractère original du monument, tout en représentant une menace future pour sa conservation.

 

La sensibilisation autour de la restauration est inexistante en Moldavie. Au soucis de bien faire, les propriétaires acceptent des offres qu'ils pensent justes, transmissent par des hommes de pouvoir. L'État doit avoir un rôle d'importance capital dans ces échanges, mais son action et ses moyens restent limités.

 

À ce titre, un prêtre a déclaré à M. Ion Stefanita :"Si tu me donnes de l'argent, je fais comme tu veux, si une autre personne m'en donne, je fais comme il veut".

"Chisinau,

Nous avons un problème..."

État critique du cimetière juif d'Orhei

 

 

La situation dans le cimetière juif d'Orhei, au 11 mars 2014, est catastrophique. Des vestiges de tombes centenaires sont laissés à l'abandon, sur un terrain qui porte les traces d'une érosion continue. L'heure n'est plus à la sensibilisation, mais à l'action immédiate pour une intervention de sauvegarde sur cet unique héritage. 

Le cimetière est divisé par une zone destinée à accueillir les familles juives depuis le XXème siècle, bien que dans un état laissant à désirer... Alors que l'autre partie est dans un état de total désolation, où vaches et poules circulent entre les tombes centenaires, fixées aux maisons illégales qui se sont accaparées ces lieux de prières.

 

Que pouvons-nous faire dans une telle situation ? L'État doit-il agir ? En a-t-il les moyens ? La communauté juive doit-elle s'alarmer ? S'éveiller face à la destruction de son Patrimoine ? De son histoire ? De son héritage millénaire en ces terres ?

 

L'indifférence reste totale entre tous les parties, les deux gardiens du cimetière reconnaissent l'indifférence générale mais ne s'activent pas pour autant afin d'engager des démarches de restauration.

L'indifférence est générale, le temps passe, l'oubli est pour les morts comme pour leurs tombeaux.

Monument Historique rasé rue Ismail

 

 

C'est par une tragique nouvelle que nous avons appris au 31 mars 2014, que la "maison particulière" à l'architecture classique provinciale, localisée au 17 rue Ismail et classée monument historique de la ville de Chisinau, a été entièrement rasée afin de laisser place à un projet immobilier nouveau.

 

La destruction de ce monument, dont la loi et les autorités étaient censées protéger, relève d'un acte honteux par un promotteur sans scrupules, nous interdisant même l'accès au chantier. Toutefois, la sensibilisation et la mobilisation pour médiatiser cet événement ont été au rendez-vous. De nombreux acteurs et experts locaux, ainsi que des journalistes et chaînes de télévision, se sont emparés de l'événement afin d'exposer la fragilité de la protection du patrimoine.

 

Les faits sont nombreux : Corruption, non-respect des lois, indiférence générale, incapacité juridique et inneficacité de l'autorité générale à agir...

Cet événement est une illustration du danger permanent qui menace les monuments et le patrimoine à Chisinau, ainsi que dans toute la Moldavie. Un patrimoine qui finit par être détruit et oublié face à l'absence de protection, de sensibilisation et de moyens dans ces nombreux cas présents qui concernent l'ensemble du territoire.

 

Date : 30 mars 2014, Lieu : 17 rue Ismail, Chisinau, Moldavie

© 2014 by Richard Bio, Géographe - Patrimonialiste, Saint-Étienne - Chisinau

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